L’Europe est aujourd’hui la région du monde où arrivent les plus importants flux de migrants. Il y entre chaque année plus de migrants légaux (1,4 million) que dans l’ensemble Etats-Unis + Canada +Australie (850 000). Jadis, l’Europe (sauf la France) était une terre de départ : vers les nouveaux continents, vers la colonisation. Dans les Etats européens, l’immigration d’accueil ne fait donc pas partie de l’identité nationale, alors qu’elle est constitutive de l’histoire des Etats-Unis, de l’Australie, du Canada. Cela explique le malaise des Européens aujourd’hui : ils ont le sentiment que les migrants modifient l’« identité » européenne.
Une réponse à un besoin
Or l’Europe a besoin de migrants. Un rapport de l’ONU, publié en 2001, a suscité un certain émoi. Il établit que si l’Europe, Russie comprise, veut avoir au milieu du siècle le même ratio actifs/inactifs qu’aujourd’hui, il lui faudra accueillir 161 millions d’étrangers, dont 80 dans les pays de l’Europe des 15. Si l’objectif est « seulement » de maintenir la population au niveau actuel, il suffira d’accueillir 100 millions de migrants, dont 47 pour l’Europe des 15. Cela est moins vrai pour la France, qui a le taux de fécondité le plus haut d’Europe avec l’Irlande. Mais c’est particulièrement vrai pour des pays comme l’Italie (qui devrait accueillir 13 millions de migrants), l’Allemagne (18 millions) et la Russie (28 millions).
Extrait de la conférence de Christian Mellon
le 22 mars 2010
le 22 mars 2010
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