Pourquoi ce blog ?

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Ce blog, voulu par l'Antenne Sociale Nord-Pas de Calais (voir profil), se veut un espace d'échanges et de réflexions partagées autour de questions de société, qui se posent dans la région (mais aussi ailleurs). Ces questions seront abordées sous l'angle de la dignité de tout être humain, dans la lignée de la pensée sociale de l'Église.

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Initiatives locales


 Un atelier "migrants" pour l'ACO du diocèse de Cambrai, et son bulletin "info-migrants"


Le chantier diocésain ACO «Migrants créé en novembre 2009 vient de sortir le numéro zéro d'Info-Migrants ACO. Ce bulletin sera édité trois fois par an. Ce numéro zéro se focalise sur la loi BESSON, HORTEFEUX, GUEANT et ses dérives…

plus de détails en http://aco.cathocambrai.com/page_ln-70927.html



 31 mars : "Terre d'errance" interpelle 
Voilà plus de quinze jours que les personnes migrantes de passage à 
Norrent-Fontes ont quitté la salle municipale où elles ont passé 
l'hiver. Une femme a pleuré en voyant le camp d'infortune où elle 
devrait désormais vivre avec ses compagnons. Ces larmes doivent nous 
rappeler l'indignité avec laquelle notre pays traite ces personnes.

Devant le refus du préfet de nous recevoir, nous lui avons envoyé la 
lettre que vous trouverez en pièce jointe. Nous ne pouvons qu'espérer un 
changement d'attitude et l'ouverture de réelles discussions.

Philippe, un bénévole de la Marmite aux Idées, association de Calais, a 
effectué un voyage de trois semaines en Grèce et à Istanbul  à la 
rencontre des exilés et des personnes qui les soutiennent. Le blog en 
français http://exilesengrece.over-blog.com/  et en anglais 
http://exilesingreece.over-blog.com/  est maintenant mis à jour pour 
faire mieux connaitre la situation là-bas. N'hésitez pas à visiter ce 
blog et à le faire connaître !

Enfin, vous trouverez en page jointe, un appel à un rassemblement ce 
dimanche 3 avril à Paris, pour dénoncer l'absence d'hébergement pour les 
demandeurs d'asile.

Encore et toujours merci de nous soutenir, de vous informer et 
d'informer autour de vous.

Pour Terre d'Errance,
Nan Suel

http://terreerrance.wordpress.com/
http://fr-fr.facebook.com/terrederrance

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lettre au préfet :
 
Isbergues, le 20 mars 2011

Monsieur le préfet,


Monsieur le maire de Norrent-Fontes a porté à notre connaissance que, comme vous l’aviez annoncé, votre secrétariat a pris contact avec lui pour confirmer le rendez-vous convenu lors de notre dernier entretien. Que vous souhaitiez limiter la participation à ce rendez-vous au maire et à un adjoint pour lui « rappeler ses responsabilités » est en soi un sujet d’étonnement : cet élu, à notre connaissance, n’a jamais manifesté d’ignorance ou d’élusion de ses responsabilités.
En ne recevant ni notre association ni Hélène Flautre, députée européenne qui connaît la question des migrations en Europe, vous interrompriez le dialogue entamé le 10 janvier dernier. Ce jour-là, nous étions convenus de nous revoir afin de faire ensemble le point sur la situation suite à l’intervention des services de l’État auprès des migrants présents à Norrent-Fontes.
Nous pensons que le maintien d’une rencontre dans le même format pour faire le bilan des actions de l’État, des élus, de l’association s’inscrirait dans le sens constructif de la confrontation et de l’apport des différents points de vue et projets.

Comme vous vous y étiez engagé, les services de la Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de l’Office Français de l’Intégration et de l’Immigration sont venus à deux reprises rencontrer les exilés sans refuge présents à Norrent-Fontes. Ces derniers ont refusé un hébergement d’urgence qui n’était pas accompagné d’aide et de reconnaissance administrative.
Les documents concernant l’aide au retour volontaire étaient en nombre suffisant et traduits en plusieurs langues. Ceux concernant le droit d’asile n’ont pas pu être distribués à chaque migrant et n’étaient traduits qu’en Anglais. Malgré cela et grâce au travail d’information que nous menons depuis plusieurs années, les migrants ont été informés de leurs droits.
Une seule personne a demandé l’asile en France. En attendant que l’Italie et la Grande-Bretagne (par où cette personne est déjà passée) statuent sur son sort dans le respect du règlement Dublin II, la DDCS n'a pu lui proposer qu'une mise à l'abri dans le cadre du plan grand froid sans prise en charge la journée (ni repas, ni vêtements, ni abri), ce qui ne correspond pas aux normes minimales imposées par la directive européenne d'accueil des demandeurs d'asile.
La crainte et la méfiance suscitées dans le groupe par les interventions policières sur l’aire d’autoroute pendant cette période expliquent sans doute que cette demande soit restée isolée.

            Ce jeudi 17 mars, trois agents de la Direction Départementale des Affaires Sanitaires  et Sociales se sont déplacés sur le camp pour en faire un état des lieux. Nous nous réjouissons de votre préoccupation quant à l’état sanitaire de l’endroit où vivent les migrants. Avec les services communaux et intercommunaux, avec l’association Médecins du Monde et en réseau avec les autres associations de défense des droits de l’Homme, Terre d’Errance fait ce qu’elle peut dans la mesure de ses moyens pour permettre à ces personnes de vivre dans des conditions un peu moins indignes que si nous n’étions pas là. Les techniciens de vos services ont eux-mêmes reconnu que les conditions de vie étaient meilleures à Norrent-Fontes que celles que connaissent les migrants à Calais.
Pour autant, nous savons que ces conditions sont indignes de notre République : le lieu n’est pas chauffé, il y a de l’eau potable mais pas d’eau courante, il y a des toilettes sèches mais pas de douches (les bénévoles et les communes environnantes assurent l’accès à l’hygiène vestimentaire et corporelle à l’extérieur du camp), les ordures sont régulièrement ramassées mais les eaux usées ne sont pas traitées.       

Vous avez attribué la somme de cent mille euros à la ville de Calais pour qu’elle se charge de l’accueil des personnes sans abri dans le cadre du plan grand froid en respectant la législation en vigueur. Le conseil municipal de Norrent-Fontes vous a fait valoir qu’il protégeait des personnes dans ce même cadre pour demander à l’Etat d’aider cette petite commune à en assumer la charge.
Nous ne comprenons pas votre insistance à faire détruire ce camp alors qu’aucune solution satisfaisante n’est proposée aux personnes qui s’y abritent et qu’au contraire, une subvention permettrait à la commune d’organiser un abri plus digne.

En plus de moyens financiers et matériels, l’amélioration des conditions de vie des migrants qui traversent notre région dépend aussi d’une volonté politique de traiter humainement ces personnes.
C’est pourquoi nous vous demandons de bien vouloir recevoir les associations et les élus qui cherchent, ensemble, à comprendre et à répondre aux questions posées par la présence d’exilés sans refuge.

Le 29 janvier 2011, plus de cinq cents personnes se sont déplacées pour soutenir l’action du conseil municipal de Norrent-Fontes envers les migrants. Ce même jour, les maires d’Angres, de Grande-Synthe et de Norrent-Fontes ont lancé un appel, signé par plus de cent cinquante élus, demandant notamment la création d’un comité de concertation permanente.
Le 7 février dernier, nous vous avons envoyé un autre appel signé par vingt-deux associations pour vous faire part de notre désir de voir se régler humainement la situation administrative des migrants en errance dans notre pays.

Nous espérons que vous avez entendu ces appels et que vous y répondrez favorablement.
Dans l’espoir d’une prochaine rencontre, nous vous prions, Monsieur le préfet, d’agréer l’assurance de notre respect,


Pour Terre d’Errance,
Lily Boillet


Rennes: trente migrants accueillis à l’église Saint-Marc
Faits de société vendredi 17 décembre 2010
 
Mgr Pierre d’Ornellas et Alexis Garnier, délégué départemental du Secours catholique ont rendu visite, hier, aux migrants avec lesquels ils sont en contact au quotidien.
Trente hommes sont accueillis, depuis mardi et jusqu’au 31 mars, au presbytère de l’église Saint-Marc, à Rennes, qui n’est plus vouée au culte. Un accueil précaire mais sans commune mesure avec la détresse de la rue.
Dans les alvéoles hexagonales de l’œuvre architecturale signée Yves Perrin, ces jeunes dont un papa avec son enfant âgé de moins de deux ans, originaires d’Érythrée, du Congo RDC, d’Éthiopie, de Somalie, du Soudan, du Tchad, ont trouvé refuge alors que, dehors, les flocons blancs maculent le sol.
Depuis lundi soir, les migrants vivent dans un confort précaire, mais à l’abri, et occupent la dizaine de pièces du presbytère dans lesquelles le Secours catholique et d’autres associations caritatives ont disposé, couchages, couverts, linges, produits d’entretien…
Au bout de Villejean, là où l’église en vente « copine » avec la Maison Verte, leur problème, pour l’instant, c’est la nourriture. Bien plus important que la machine à laver qui doit prochainement leur être livrée par le Secours Catholique ! Cette nourriture, ils se la procurent aux Restos du Cœur, dans les épiceries solidaires, comme la Banque alimentaire.
Avant d’arriver à Saint-Marc où la décision de les accueillir a été prise par l’archevêque et l’évêque auxiliaire, Mgr Souchu, les migrants ont séjourné dans l’église Saint-Augustin, entre le 4 et le 10 décembre. Ils l’ont quittée pour s’installer à la MJC du Grand Cordel, en face de l’église, jusqu’à lundi, jour où ils ont rencontré Mgr Souchu ainsi que le responsable départemental du comité catholique contre la faim et pour le développement, Jean Laurent.

Mais Mgr d’Ornellas ne veut pas d’ambiguïté : « On ne substitue pas à l’État. Mais, dans cette période de crise, de grand froid et de demandes nombreuses d’hébergement, il est normal que l’Église accueille. Elle est pleinement dans son rôle. Mais nous avons demandé à la préfecture de trouver des hébergements au plus vite. La préfecture a fait un effort considérable l’an dernier en ouvrant 65 nouveaux hébergements. »

Lettre de Gaston Vandecandelaere au Préfet de Région

Monsieur le Préfet,

Le Secours Catholique vient en appui aux associations que vous avez chargées d’accompagner les membres de la communauté Rom roumaine. C’est dans ce cadre que je me permets de vous faire part de notre stupéfaction suite aux actions de police menées près du canal de Roubaix.

Ces actions ont été menées avec brutalité. Il s’agissait d’exécuter une décision d’expulsion d’un terrain non autorisé. Cette décision est déjà mal-compréhensible quand des groupes de travail fonctionnent au niveau national et au niveau européen pour tenter d’apporter des solutions coordonnées et humainement correctes à la question complexe posée par les localisations et les déplacements de ces populations : n’est-il pas raisonnable d’attendre la fin de ces travaux avant d’agir ?

De plus des actes de destruction de caravanes ont été commis par les forces de l’ordre, ce qui ne nous semble pas humainement admissible. Ces populations se trouvent donc sans hébergement puisqu’aucune solution n’a été proposée.

Nos associations se trouvent fortement démunies devant une telle situation : en plus des aides matérielles que nous apportions, il nous faut maintenant aider aussi à solutionner la question de l’hébergement.

Par ce courrier, nous tenons à exprimer notre solidarité avec les autres associations qui se trouvent dans la même situation inextricable que la nôtre. Nous voulons aussi nous élever contre les moyens employés.

Enfin, puisque des groupes de réflexion travaillent cette question difficile et douloureuse, nous demandons l’établissement d’un moratoire des expulsions tant que leurs conclusions ne sont pas rendues.

Veuillez recevoir, Monsieur le Préfet, l’expression de mes sentiments distingués.


Gaston VANDECANDELAERE,
Vice-président du Secours Catholique et président de la délégation de Lille


La "petite école" à Bouchemaine
Le point sur les 6 premiers mois 2010
Apprentissage du Français - B.M.L., (Bouchemaine Multi-Loisirs)

L'initiative locale de la "Petite école" démarrée à Bouchemaine (commune du Maine et Loire proche d'Angers), suite à l'hébergement momentané (3 mois) de demandeurs d'asile à la Base Nautique fin 2008, se poursuit.

Il s'agit pour nous, tout simplement, de répondre à une question fondamentale de la personne humaine en participant à confirmer leur volonté de s'insérer dans notre pays, par l'apprentissage de notre langue, ô combien difficile.
N'oublions pas que ce sont des personnes traumatisées par la guerre, les mauvais traitements, la survie. Nous avons donc fait le maximum pour que cet accompagnement dans l'apprentissage du Français, puisse continuer.

L'exil de nos "apprenants" s'accompagne souvent d'une grande détresse, devant le manque d'argent, de vêtements, de nourriture et surtout de logement. Nous restons bouleversés par ces migrants qui vivent dans une grande précarité doublée d'une insécurité permanente dans l'espoir de l'obtention de leur asile en France.
Nous les écoutons et les aidons dans leurs difficultés quand cela est possible.

Des chiffres pour les 6 premiers mois de 2010:
Ce sont 98 "apprenants" venus au moins une fois dans nos séances.
Sur les 98, nous comptons 43 inscrits déjà en 2009 et 55 nouveaux inscrits en 2010. A quelques exceptions près, tous viennent de l'Afrique de l'Est (Soudan, Tchad, Somalie, Érythrée)

À noter qu'en 2009, nous avions enregistré un total de 177 "apprenants". Où sont donc passés les 134 que nous ne voyons plus (soit 177-43) ?
Certains d'entre eux (une cinquantaine) nous ont donné une réponse.
D'autres ont disparu sans donner d'explication. Les réponses possibles sont très variées: abandon de l'école car trop difficile, recherche d'un autre lieu d'apprentissage, déménagements dans une autre ville de France, obtention du titre de réfugié permettant une insertion en France, retours en Grèce, en Italie ou ailleurs, voire au pays d'origine.

Nos remerciements pour cette belle aventure de solidarité humaine vont à la Mairie, à l'association Saint Joseph, au club de foot, aux donateurs de matériel scolaire (sacs, crayons et manuels) et, bien entendu, aux 32 bénévoles (adhérents B.M.L. ou extérieurs) qui se relaient 4 après-midis par semaine et donnent le maximum de leur énergie, dans la plus grande convivialité possible (goûters, sorties, balades, etc).
Ces rencontres ont permis d'approcher la culture de l'autre, de comprendre un peu mieux les problèmes mondiaux et de ne pas subir les peurs agitées ici ou là.
Merci aussi à nos "apprenants" pour leur courage communicatif et leur espoir dans la vie.

Marie-Thé Rivière

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