Pourquoi ce blog ?

N'hésitez pas à consulter nos rubriques ci-dessus. Pour ajouter un événement à l'agenda ou du contenu à une rubrique, laissez un commentaire au bas de la page concernée.

Ce blog, voulu par l'Antenne Sociale Nord-Pas de Calais (voir profil), se veut un espace d'échanges et de réflexions partagées autour de questions de société, qui se posent dans la région (mais aussi ailleurs). Ces questions seront abordées sous l'angle de la dignité de tout être humain, dans la lignée de la pensée sociale de l'Église.

N'hésitez pas à déposer vos commentaires, ceux-ci seront visibles sur le blog après modération.

mercredi 29 juin 2011

Un éclairage sur le logement - Précarité et désorganisation sociale 7/9

Le logement social, "aide en nature", a l'effet positif de réduire le coût de la vie pour les moins riches, sans que les ressources apparentes des ménages concernés soient affectées. La région bénéficie d’un parc social plus développé et plus diversifié qu’ailleurs : près du tiers des logements sociaux sont des logements individuels, contre un sixième en moyenne métropolitaine.
En outre, les aides au logement ramènent le poids du loyer exactement au même niveau que pour l’ensemble des ménages : une fois les aides déduites, le taux d’effort net des ménages pauvres correspond à 9% de leurs ressources. Toutefois, les diverses charges individuelles ou collectives, ainsi que les dépenses en énergie, mettent à mal cet équilibre et font grimper à 24% la part du budget des ménages pauvres consacrée au logement, soit dix points de plus que pour les autres ménages.
(source : Profils n°82 juin 2006)

La population vivant en Zones urbaines sensibles
Plus de 400 000 personnes vivaient en 2006 dans une Zone Urbaine Sensible du Nord-Pas-de-Calais, soit 10% de la population régionale (7% en moyenne française). C’est dans les aires urbaines de Maubeuge, Lille et Calais que cette proportion est la plus élevée dans la région.
Les 73 ZUS régionales sont situées dans 9 aires urbaines de la région. Certaines (Arras, Boulogne-sur-Mer, Calais) n’en comptent que 2 tandis que celles de Lille, Valenciennes et Douai-Lens en regroupent 16 ou plus.
Compte tenu de la population totale des différentes aires urbaines, c’est dans celles de Maubeuge, de Lille et de Calais que la part de la population en ZUS est la plus forte (18%, 16% et 14%).
D’une unité urbaine à l’autre, les caractéristiques des ZUS sont très différentes. Les ZUS de l’aire urbaine de Calais présentent principalement des populations jeunes, faiblement diplômées avec une surreprésentation des allocataires de minima sociaux, de familles monoparentales et de locataires de logements sociaux. Dans celles de Douai-Lens ou de Valenciennes, les quartiers accueillent une population plus âgée, peu qualifiée, fortement touchée par le chômage de longue durée. Dans d’autres quartiers, la population est plus jeune et plus qualifiée bien qu’en difficulté économique. Enfin, l’aire urbaine de Lille présente de multiples formes de pauvreté au sein de ses ZUS.
(Extrait de "Le développement durable en Nord Pas de Calais" INSEE- Conseil Régional 2009)

Jean-François Stevens

mercredi 22 juin 2011

Un éclairage sur la santé - Précarité et désorganisation sociale 6/9

L'observatoire régional de la santé montre que la région est au dernier rang des régions métropolitaines pour la mortalité "toutes causes" et plus précisément pour les mortalités prématurées (avant 65 ans), celles par tumeurs malignes, par maladies cardiovasculaires, par maladies de l'appareil respiratoires ou de l'appareil circulatoire et par cirrhoses.
"Cependant, la quasi-totalité des habitants du Nord-Pas-de-Calais déclare bénéficier d’une couverture de sécurité sociale en cas de maladie, d’hospitalisation ou de soins. Cette couverture est facilitée pour les ménages à bas revenus par l’existence de la CMU de base. De plus, près de 80% des ménages à bas revenus possèdent une couverture complémentaire, dont près de 20% en adhérant à la CMU complémentaire. Toutefois, en tenant compte de l’âge des personnes, les ménages à bas revenus sont trois fois plus nombreux que les ménages aisés à ne pas avoir de couverture complémentaire.
À âge identique, les personnes en situation de pauvreté consultent moins souvent le corps médical : une personne en situation de pauvreté effectue environ 2,5 consultations de moins par an que les autres personnes de la région. Ce déficit de visites est peut-être lié à un recours plus important aux services d’urgence des hôpitaux. Si les généralistes sont autant consultés quel que soit le niveau de revenu, les analyses, les consultations radiologiques ou encore les consultations de médecins spécialistes sont moins nombreuses parmi les ménages à faibles ressources".
(source : Profils n°82 juin 2006)

Jean-François Stevens

mercredi 15 juin 2011

Les minima sociaux - Précarité et désorganisation sociale 5/9

L’importance des allocataires de minima sociaux dans la région fait globalement apparaître un taux de dépendance financière aux aides versées par les CAF et les MSA parmi les plus élevés de France. Les prestations sociales représentent plus des trois quarts des ressources pour 53% des foyers à bas revenus de la région. Le Nord-Pas-de-Calais se place parmi les régions ayant le plus grand taux de dépendance (avec l’Île-de-France, le Languedoc-Roussillon et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur).

RMI
En 2008, 11% des RMIstes de France métropolitaine vivent en Nord-Pas-de-Calais. Cette surreprésentation du Nord-Pas-de-Calais tend à s’accentuer puisqu’en 1995, la région concentrait 9,6% des RMIstes nationaux.

API (Allocation de Parent Isolé)
En Nord-Pas-de-Calais, près de 2,2% des femmes âgées de 15 à 49 ans sont bénéficiaires de l’API, contre 1,2% en moyenne métropolitaine. Si ce taux peut sembler faible, c’est toutefois, avec le Languedoc-Roussillon (2,2%) et Provence-Alpes-Côte d’Azur (1,7%), le plus élevé des régions de France. Rapporté au champ des ménages potentiellement éligibles pour ce dispositif, à savoir les familles monoparentales, le poids de l’API revêt une importance tout autre : en Nord-Pas-de-Calais, plus de 19% des familles monoparentales dont le parent a entre 15 et 59 ans touchent l’API, contre 11% en moyenne métropolitaine.
En comptant l’allocataire et ses enfants, la population couverte par l’API représente, en Nord-Pas-de-Calais, 1,8% des habitants de moins de 65 ans, une proportion près de deux fois plus élevée que le taux national, qui n’atteint pas les 1,0%.

AAH (Allocation Adulte Handicapé)
Pour la part de la population couverte par l’AAH, le Nord-Pas-de-Calais est dans la moyenne des régions françaises. Les difficultés des adultes handicapés se situent plutôt dans l’espace rural du Pas-de-Calais, le Cambrésis et l'Avesnois.

Minimum vieillesse
La part des personnes âgées allocataires du minimum vieillesse est moindre qu’en moyenne nationale : les activités industrielles et minières ayant très tôt permis l’affiliation aux régimes de retraites.
Cependant, les femmes isolées sont plus souvent en situation de pauvreté.
Dans les espaces industriels ou résidentiels, la population âgée dispose de retraites ou pensions préservant de la pauvreté. Dans les espaces ruraux, au contraire, la part de la population âgée touchant le minimum vieillesse est relativement élevée. Les seniors des villes-centres ont aussi plus souvent recours au minimum vieillesse.

Jean-François Stevens

mercredi 8 juin 2011

Le surendettement - Précarité et désorganisation sociale 4/9

Le Nord-Pas-de-Calais est particulièrement touché par le surendettement puisqu’il concentre 9,5% des dossiers déposés au niveau national soit 3 points de plus que son poids démographique. En 2008, près de 18 000 ménages en Nord-Pas-de-Calais ont déposé un dossier de surendettement auprès de la Banque de France.
Au niveau national, les personnes surendettées sont, dans plus de la majorité des cas, célibataires, divorcées, séparées ou veuves. Le Nord-Pas-de-Calais présente un profil atypique puisque ce sont des couples qui sont les plus fréquemment surendettés et notamment des familles nombreuses : les ménages avec 3 enfants ou plus représentent 24,0% des dossiers de surendettement contre 17,0% pour la France. Les personnes concernées dans la région sont également en moyenne plus jeunes, plus souvent sans activité professionnelle et tirent une majorité de leur revenus des allocations familiales, aides au logement ou revenu minimum d’insertion. En France, comme en Nord-Pas-de-Calais, le surendettement touche beaucoup les classes de la société les plus vulnérables économiquement. Les revenus de 43,2% des ménages surendettés sont inférieurs au SMIC.
Alors qu’en général, les causes du surendettement sont souvent liées à des accidents de vie (licenciement, séparation, baisse des ressources, maladie, décès), l’incapacité à rembourser des crédits trop importants au regard de son niveau de vie est bien plus présente dans la région qu’en moyenne (28,8% contre 19,3%). Les difficultés régionales semblent davantage dues à des prêts à la consommation.
(Extrait de : "Le développement durable en Nord Pas de Calais" INSEE- Conseil Régional 2009)

Jean-François Stevens

mercredi 1 juin 2011

La précarité financière - Précarité et désorganisation sociale 3/9

Le Nord-Pas-de-Calais est l’une des régions où la part de la population sous le seuil de pauvreté (17%) est la plus forte de France.
Avec 16,8% de sa population vivant sous le seuil de pauvreté en 2004 , le Nord-Pas-de-Calais est la troisième région française la plus touchée par la pauvreté financière après la Corse et le Languedoc-Roussillon (11,7% en moyenne nationale). La pauvreté en Nord-Pas-de-Calais concerne en premier lieu des familles monoparentales et les familles nombreuses. De ce fait, elle touche beaucoup d’enfants (25% des 0 à 17 ans).
(Extrait de "Le développement durable en Nord Pas de Calais" INSEE- Conseil Régional 2009

Selon l’approche monétaire, en Nord-Pas-de-Calais, 266 000 allocataires de moins de 65 ans connus des caisses d’allocations familiales et des mutualités sociales agricoles ont des ressources inférieures au seuil de bas revenus retenu conventionnellement. Avec les éventuels conjoints et enfants à charge, les allocataires à bas revenus représentent près de 696 000 personnes, soit un cinquième de la population âgée de moins de 65 ans.

La monoparentalité est un facteur de précarité important : 28% des foyers à bas revenus de la région sont des familles monoparentales contre 26% en moyenne nationale. D’une part, la région compte plus de familles monoparentales (11% des ménages dont la personne de référence a moins de 65 ans, contre 9% en moyenne nationale), d’autre part, ces familles monoparentales sont plus souvent en situation de précarité qu’au niveau national. En moyenne dans la région, 48% des familles monoparentales vivent avec des ressources sous le seuil de bas revenus contre 37% en France métropolitaine. Ce taux s’accroît avec le nombre d’enfants : il est de 40% dans les familles monoparentales d’un enfant et atteint 67% dans celles avec trois enfants ou plus.
La part des familles nombreuses dans les foyers à bas revenus est également supérieure à la moyenne nationale : 17% contre 12%. Comme pour les familles monoparentales, ceci résulte à la fois de la sur-représentation régionale des familles nombreuses et de la plus grande précarité de ces dernières. Elles représentent en effet 17% des familles de la région contre 11% en moyenne nationale, et, parmi elles, 25% vivent sous le seuil de bas revenus contre 19% en moyenne nationale.

Jean-François Stevens