Pourquoi ce blog ?

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Ce blog, voulu par l'Antenne Sociale Nord-Pas de Calais (voir profil), se veut un espace d'échanges et de réflexions partagées autour de questions de société, qui se posent dans la région (mais aussi ailleurs). Ces questions seront abordées sous l'angle de la dignité de tout être humain, dans la lignée de la pensée sociale de l'Église.

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mardi 14 septembre 2010

13 octobre 2010 - Soirée-débat sur les migrants à Douai

Pour préparer les semaines sociales 2010 qui se dérouleront à Paris en novembre 2010 sur le thème:
"Les Migrants: un avenir à construire ensemble"

Le Centre d'Etude et d'Action Sociales du grand Douaisis (CEAS) vous invite à une table ronde sur ce thème:
- avec Francis Merckaert et Alice Mathieu de l'association Médecin Solidarité Lille (MSL)
- avec Sébastien Fabre et Théo Paunet, acteurs du Douaisis qui travaillent auprès des migrants

A la chapelle de la Maison des Associations, rue des potiers, à Douai
le 13 Octobre 2010 de 20h à 22h

Venez nombreux...

lundi 13 septembre 2010

Et dans le Nord-Pas-de-Calais ? Quelles initiatives avec des migrants ?

Nous pouvons saluer l'initiative de la "petite école", dans le Maine et Loire lire.

Si vous avez participé ou si vous connaissez des initiatives de ce genre dans le Nord - Pas de Calais. Venez partager votre expérience en laissant un commentaire ci-dessous.
Où ? avec qui ? quelle activité ? Comment cela est-il vécu ? Quelles joies reçues ? Ce que ça peut changer dans la vie des bénévoles et des migrants ?

vendredi 3 septembre 2010

LES MIGRANTS EN FRANCE

Une population dont la proportion reste stable
Dans notre pays, les migrants sont aujourd’hui 4,9 millions, soit 8 % de la population
. Cette proportion, très stable, n’augmente pratiquement plus depuis longtemps. Parmi eux, 3,5 millions sont étrangers, les autres sont Français. En effet, chaque année, 150 000 étrangers environ deviennent Français, soit par naturalisation, soit par mariage, soit par arrivée à l’âge de 18 ans des jeunes nés en France de parents étrangers.
La composition de cette population est désormais très proche de celle de la population française, ce qui n’était pas le cas hier. Ainsi, le ratio hommes/femmes est maintenant de 50/50, et la pyramide des âges est en train de se rapprocher de celle des Français nés en France. Quant à la fécondité des femmes de la première génération, elle reste supérieure à celle de la moyenne des Françaises ; mais dès la deuxième, elle se rapproche de celle des Françaises. Et comme elles sont en proportion peu nombreuses, cela joue peu sur le taux de fécondité global : il est de 2 enfants par femme et serait de 1,9 sans les femmes migrantes.

Un solde migratoire parmi les plus faibles en Europe et plus bas qu’hier

Le chiffre à prendre en compte, c’est celui du « solde migratoire » : les entrants moins les sortants. L’INED l’estime à 100 000 en comptant large. Un chiffre plus récent dit : 71 000. Ce solde est parmi les plus faibles d’Europe, en pourcentage : 1,7 pour mille. Même en le mettant à 2 pour mille pour aller au devant des critiques des sceptiques qui prétendent que l’on minimise ce chiffre et pour tenir compte des entrées irrégulières, on reste très en-dessous de tous nos voisins : Espagne 14 pour mille (avant la crise) ; Italie 10 ; UK 4 ; Zone euro 5,1 ; UE 4 ; Europe du Sud 10,3. Seul le chiffre de l’Allemagne est proche du nôtre (2), mais ce pays était à 10 il y a peu.
Si l’on se rapporte à l’histoire récente, on constate que le solde migratoire, dans la France d’aujourd’hui, est plus bas qu’hier : il était de 3,3 pour mille dans la décennie1955-64 (sans les rapatriés d’Algérie) et de 2,7 pour mille entre1969 et 1973. On peut résumer ces données chiffrées par la formule suivante : pour la France, les grands flux d’immigration, c’est ailleurs et c’était hier.

Des problèmes réels qui réclament un diagnostic exact

Il n’est pas question de nier que de vrais problèmes sont liés à la présence parmi nous de populations d’origine étrangère. Rappeler la réalité des chiffres concernant l’immigration, ce n’est pas nier ces problèmes, ni s’aveugler sur le fait qu’il y en a surtout dans les quartiers où est concentrée cette population. Mais, pour affronter ces problèmes, il importe de ne pas se tromper dans le diagnostic : ils ne viennent pas de ce qu’il y aurait aujourd’hui trop d’immigration « subie », mais de la manière dont notre société a géré et continue à gérer l’intégration des générations issues des migrations d’hier. La situation française – très différente, répétons le, de celle de ses voisins - se caractérise par cette formule empruntée à François Héran, directeur de l’INED : «Pas d’intrusion massive, mais une infusion durable ».
Pas d’intrusion massive : on vient de le montrer avec les chiffres sur les « flux ». Mais une « infusion durable » : la France étant un vieux pays d’immigration - depuis le milieu du XIX° siècle – elle a un nombre très élevé de citoyens dont un ancêtre est né ailleurs. On estime que presqu’un Français sur 4 (22,5 % exactement) a au moins un de ses 4 grand parents qui est né étranger, et un sur trois si l’on prend en considération les 8 arrière grands parents. Aucun pays d’Europe n’approche, même de loin, de tels chiffres.

Des distinctions à opérer

Ceux qui sont nombreux en France, ce ne sont pas les étrangers récemment arrivés (il y en a plutôt moins qu’hier, et moins qu’ailleurs) mais les Français « d’origine étrangère », qui sont 13,5 millions (22,5 %). Ce chiffre se ventile ainsi, par origine : 3 millions d’origine maghrébine, 2,6 italienne, 1,5 espagnole, 1,1 portugaise. Le chiffre est faible pour l’Afrique noire et la Turquie (1 million) car l’immigration venant de ces régions est récente : il n’y a donc qu’une génération à compter, la deuxième ne faisant que commencer. Remarque : les populations auxquelles certains hommes politiques attribuent volontiers nos difficultés (populations originaires de Maghreb, + Turquie + Afrique subsaharienne) constituent 4 millions de personnes : c’est 30 % de la population d’origine étrangère, moins de 7 % de la population totale de la France.
Autre chiffre utile à préciser, celui des musulmans, car des estimations très fantaisistes ont été avancées : jusqu’à 6 millions ! Il faut d’abord préciser ce qu’il est possible de mesurer : certainement pas le nombre de « musulmans », mais bien le nombre de « personnes originaires de pays musulmans ». Ce n’est pas du tout la même chose, car bien plus nombreux qu’on ne le croit sont parmi eux les indifférents, voire les agnostiques. Selon la meilleure spécialiste de la question, Michèle Tribalat, vivent aujourd’hui en France 3,7 millions de personnes « originaires de pays musulmans ». Elle concède qu’on puisse, à la rigueur, avancer le chiffre de 4 millions, mais certainement pas plus.

Extrait de la conférence de Christian Mellon
le 22 mars 2010